Procrastination et ennui : deux moteurs inattendus
Il est vrai que la procrastination peut freiner ta productivité. L’ennui t’empêchent de passer à l’action. Le tout laisse une impression d’inefficacité.
Imagine, tu es en train de structurer ce nouveau projet qui pourrait faire décoller ton entreprise. Tu sais que tu dois t'y mettre, mais tu te retrouves à tout repousser.
Ton cerveau trouve mille autres tâches plus « urgentes » : organiser tes fichiers, te perdre sur les réseaux sociaux - tout sauf le plus important -
La journée passe, mais cette tâche clé reste intacte, et à la fin, tu te sens bloqué, coupable, comme si tu n’avais rien accompli.
L'ennui, quant à lui, frappe souvent lors des périodes de stagnation. Tu répètes des processus qui ne te stimulent plus. Résultat ?
Ton esprit divague, et la motivation disparaît. Ton entreprise est au point mort.
Plot twist ! Ton corps te parle à travers la procrastination. Sauras-tu l'écouter ? Derrière l’ennui et le fait de remettre à demain, se cache une vérité inconfortable mais qui peut te servir de moteur.
Au programme :
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Procrastiner ou quand ton cerveau t’évite l'inutile
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Ta meilleure idée doit passer par l’ennui
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Superpower unlocked !
Procrastiner ou quand ton cerveau t’évite l'inutile
Procrastiner ou quand ton cerveau t’évite l'inutile
Procrastiner n’est pas toujours un acte de paresse ou de mauvaise gestion du temps. Au contraire, c'est parfois le moyen qu'utilise ton cerveau pour t'éviter de t'engager dans des tâches qui ne sont plus alignées avec tes aspirations profondes.
Des recherches menées par Flett, Haghbin et Pychyl du Département de phsychologie de Carleton University montrent que la procrastination peut être une forme de dérégulation, où l'esprit interprète certaines tâches comme non pertinentes pour nos véritables objectifs. Ils expliquent que ce phénomène peut refléter un décalage entre les actions entreprises et les aspirations personnelles plus profondes. Le cerveau, percevant ce désalignement comme un danger potentiel, réagit par la résistance, incitant à revoir ses priorités et à réévaluer ses choix.
Un article publié en 2022 dans Psychology Today va encore plus loin en affirmant que : "Les gens peuvent repousser une tâche parce qu'elle ne leur tient pas assez à cœur pour qu'ils y consacrent plus qu'un minimum d'effort. Parfois, retarder le travail signifie que le processus ou l'objectif n'est plus aligné avec leurs priorités personnelles. Dans ces cas, la procrastination devient une forme de conscience de soi et de gestion efficace du temps."
Cette capacité du cerveau à différer certaines tâches est également liée à une meilleure performance créative. Une étude dirigée par Jihae Shin et présentée par Harvard Professional & Executive Development révèle que les participants qui ont volontairement retardé leur tâche en jouant à des jeux comme Solitaire ou Minesweeper ont généré des idées jugées 28 % plus créatives que ceux qui ont commencé immédiatement.
Il va sans dire que nous sommes loin du cas d’un adolescent qui attend deux semaines pour ranger sa chambre. Ainsi, loin d’être une simple perte de temps, la procrastination peut servir de mécanisme de régulation et d'alignement - CONGRUENCE.
Ta meilleure idée doit passer par l’ennui
Chez les chefs d'entreprise, par exemple, l'ennui peut être lié à une surcharge mentale due à des responsabilités écrasantes. Cela se produit souvent lorsqu'ils sont confrontés à des crises successives. Il se manifeste aussi lorsque leur routine de travail ne stimule plus leur besoin de défis. Elles peuvent ressentir un désir de changement ou de nouveauté.